Impulsif. têtu. bougon. râleur. Un bouquet de défaut qui ferait fuir n’importe qui, à se demander comment Konogan s’y prend pour se faire des amis. Il ne rate jamais l’occasion de se moquer d’autrui, à fortiori si il a la même classe sociale que lui. Un comble ! Des restes de sa rébellion adolescente probablement. Fauteur de trouble sarcastique depuis qu’il sait marcher, ce gosse de riche possède en apparence  toutes les caractéristiques du personnage égoïste et détestable.  
Mais comme beaucoup de choses à San Francisco, il suffit de creuser un tantinet pour découvrir qu’il n’en est rien.

Sous cette image volontairement brodée par ce fils d’aristocrate se cache un ours trop fier pour montrer ses qualités. Oui, Konogan est un handicapé sentimental. Oui, Konogan camoufle son côté généreux. Oui, Konogan noie ses signes d’affection derrière des remarques tranchantes et désagréables. Rien que ça !

Véritable explosif sur pattes, il ne manque pourtant jamais de réflexion lorsqu’il s’agit de choses qui lui sont chères. Parlez-lui de ses protégés du Salem’s Bones et il agira alors en véritable bouclier ! Il pourrait littéralement mourir pour eux et il ne s’en cache pas. Sens du sacrifice vous dites ? Encore quelque chose qui caractérise bien le sorcier.

Indécis et hésitant concernant sa vie privée, c’est totalement le contraire qui se produit lors d’un combat. L’heure n’est plus aux plaisanteries et l’on pourra lui faire confiance pour avoir le rôle du pillier dans la mêlée.

On pourrait rapidement croire que Konogan ne se préoccupe que peu de son apparence. Et… A juste titre.
Mal rasé, le brun ne coiffe généralement ses cheveux qu’en deux gestes le matin. Ou bien il les coupe quand il en est gavé ! Pour lui, ça doit rester simple et rapide, sinon il est saoulé. Côté vestimentaire, c’est du pareil au même : on préfère le côté pratique plutôt que l’élégance. Pourquoi s’ennuyer ? Il laisse généralement ses costards de boulot au placard quand il n’est pas sur son lieu de travail. Qui diable lui demanderait de préparer une conférence au Salem’s Bones ? Certainement pas ses réfugiés.  Déjà bien imposant puisqu’avoisinant les deux mètres, le sorcier ne lésine pas pour autant sur sa santé physique. Le sport est pour lui aussi important que l’entraînement magique qu’il se fait subir chaque jour. Toujours rester prêt ! LE PRATIQUE LE PRATIQUE.  Ses yeux saphir dénotent une certaine froideur qui se veut intimidante, bien qu’il se trahisse souvent en affichant un sourire racoleur qui foire complètement l’aura qui cherche à renvoyer.

Il était dix heures du matin lorsque le téléphone résonna dans la chambre, tel un moteur trop vieux qui vrombissait dans une voiture bonne pour la casse. Konogan n'eût pas besoin de se demander qui pouvait donc l'appeler en ce jour funeste où il n'aurait préféré ne jamais se réveiller. Pire jour de l'année. Sombre.

« Ca faisait longtemps que je n’avais pas eu de tes nouvelles, fils. » une voix froide, dure et rauque. Mais non dénuée d’amour paternel. « J’essaye de te joindre depuis trois heures déjà… Comment vas-tu ? » Un accent norvégien encore perceptible après toutes ces années. C'était donc lui les appels de sept heures du matin. « Tu dormais encore, c’est ça ? Tu ne changeras jamais. » le brun esquissa un sourire et ne répondit pas tout de suite, les souvenirs de son enfance le submergeant.

Plus jeune,  Konogan s’était rêvé descendant de pirates nordiques, ou bien d’un roi irlandais légendaire. Né à Dublin, la ville natale de sa mère, il avait été nommé d’après  la racine celte « Gwenegan » ; en d’autres termes « bravoure ». Rien que ça ! Tany ; « guerrière » et Reidalv ; « celui qui sourit » avaient déjà un bon bagage nominatif derrière eux, c’était donc tout naturel que leur fils ne soit pas laissé en reste.
Sauf que sa génitrice, amatrice d’histoires en tout genre et très fière de ses origines irlandaises avait saupoudré sa carte d’identité d’un Drystan. Forme stylisée de Tristan, héros de la légende éponyme.

Oui, comme vous pouvez vous en douter, c’était elle la sorcière.

Une sorcière qui ne s’en était jamais cachée, que ce soit avec son époux ou bien son unique fils. Konogan vécu les sept premières années de sa vie entouré de potions, de formules et de grimoires. C’était tout bonnement naturel pour lui ! Déjà haut comme trois pommes, sa mère lui apprenait les bases et les rudiments de la sorcellerie. Oh ! Rien de bien compliqué. Dans quel sens tourner une tambouille ? Quelle lune utiliser pour quel sort ? Le petit sorcier était littéralement passionné par tous ces amas de secrets, de pouvoir. Même si cela allait un poil trop vite pour son jeune âge.

Ce n’est que bien plus tard qu’il comprit que Tany avait tout fait pour lui apprendre un maximum de choses avant de quitter ce monde. Son monde. A lui.

« Je vais bien, pappa.  » retour à la réalité. Il lui avait répondu en norvégien. « Aussi bien que l’on puisse aller aujourd’hui. » il soupira, redoutant les remarques qu’allait faire son paternel. « Ecoute, je ne suis plus un enfant et tu es autant en… »

« Ça fait vingt ans. » l’interrompit-il. Il sentait d’ici les tremblements que ses mains avaient dû commencer à avoir. « Comme chaque année, j’ai pensé… Que tu souhaitais un peu de compagnie. Tu as prévu quelque chose ? »

Comme d’habitude, son père masquait sa propre peine en s’occupant de celle de son fils. Encore quelque chose que Konogan avait récupéré, quand on le voyait agir de la même manière avec les réfugiés… On ne pouvait pas en douter.

Fragile physiquement, Tany était tombée gravement malade suite à l’accouchement difficile de son « petit héros » comme elle aimait plaisanter. Terrassée par la maladie, elle rendit l’âme l’année de ses 27 ans. Foutu chiffre sept. Souvent synonyme de malheur.
Après tout, il avait donc sept ans lorsqu’elle décéda.

« Elle le savait. » lui avait dit son père quelques années plus tard. « Une de ses amies magiciennes lui avait prédit. Le jour. Le lieu. » il l’avait considéré comme assez mature pour comprendre à quel point l’univers de la magie pouvait également être… Sans ressource. « Aurait-elle pu se soigner avec ses brisbris ?! » Konogan devait-il répondre pour donner une réponse satisfaisante ?
S’en suivit une vie parsemée de voyage et de déménagement. Son père, grand chef d’entreprise, n’était resté en Irlande que pour l’amour de sa femme. Maintenant… Il ne pouvait y habiter sans penser constamment au seul amour de sa vie.

Oui, malgré les clichés de la société bourgeoise, il ne s’était jamais remarié.

France, Angleterre, Suède, Norvège… Konogan  avait pour le coup traîné sa carcasse dans de nombreux pays européens. Pas qu’il s’en plaigne cela dit ! Il était polyglotte et possédait une multiculture que de nombreuses personnes lui enviaient. Mais le fantôme de sa mère ne cessait de hanter ses jours, ses nuits. Chaque moment que le sorcier passait était ponctué par une once de mélancolie. De culpabilité. Une question ne cessait de venir le tarauder, et si ? Et s’il n’était pas né ?

Ne le jugez pas, il n’avait que 11 ans lors de ces quelques pensées. Oui, c’est cliché !

Pourtant, il n’était pas le genre de gamin à pleurer ou à taper du pied pour rien. Oh non ! Dur, bagarreur, impoli ; Il s’était créé plusieurs murs pour que l’on ne devine pas la sensibilité qui s’était installée dans son âme depuis le décès de sa mère. Il avait été un gosse infernal. Mais infernal ! Si infernal ! Son pauvre père. Il souhaitait collectionner toutes les bêtises possibles et imaginables pour se faire remarquer. Pour épancher une douleur qu’il noyait dans le délit. Belles conneries ? Première cuite, 12 ans. Première cigarette, 13. La fille de l’ambassadrice d’Espagne qui s’est retrouvée avec une coupe au carré car elle avait insulté les légendes celtiques ? Konogan. Briser des cœurs pour passer le temps ? Lui. Cette brute bourgeoise et britannique qui s’était permis de dire que les nordiques n’étaient que des vikings sans cervelles ? Tombé du troisième étage pour atterrir mollement sur le sol comme si rien ne s’était passé. C’était juste pour lui faire peur ! Personne ne l’avait soupçonné !

Sauf son père.

« Rien de prévu, comme chaque année. » il passa mollement sa main sur ses cheveux défaits. La dernière fois qu'on avait proposé de rester avec lui en ce jour morbide s'était très mal terminé. A croire qu'il était maudit. Ancien gosse turbulent.

Ce n’est qu’à 17 ans, après une période de deuil de dix ans, qu’il consentit à se calmer. A comprendre. A communiquer.  Dix ans ! Dix ans où son père l’avait supporté mais également… Soutenu. Ne comprenant que trop bien cette perte dévastatrice. Konogan avait renoué avec la magie pendant cette période, timidement d’abord… Puis de manière plus concrète.  C’était son héritage ! Sa vie ! Il décida, d’un commun accord avec le paternel, de commencer à sérieusement étudier pour faire partie de l’entreprise familiale plus tard. Lui qui ne voulait pas y mettre les pieds !

Il fit donc ses valises pour les U.S.A à 18 ans. Bonjour San Francisco ! Nouvelle vie, nouveau continent. Bourru mais adaptable, il n’eût aucun mal à se faire à l’université. Mais juste l’université, le reste…
Bien qu’il enchaînait les ADD (Amitiés à durée indéterminée, oui.), une de ses relations dura un certain temps. Magda, une sorcière  de son âge avec qui il pouvait échanger sur les pratiques différentes de sorcelleries.

Magda et lui étaient inséparables. Rien de romantique, par Merlin non ! Mais la relation qu’ils entretenaient se nouait autour d’un cordon quasi… Familial. Ils voyaient grands, avaient des projets pour la communauté magique. Communauté qu’ils ne connaissaient même pas. Gouffre d’ignorance de la jeunesse ! Et cela leur portera bien préjudice par la suite…

Ils avaient imaginés un refuge, un refuge pour les créatures magiques de la ville. Ou même d’ailleurs ! Un endroit où ils pourraient avoir un abri, un endroit où ils pourraient se relancer. Où ils pourraient être tout simplement aidés. De par leur nature, ils avaient tous les deux eût énormément de mal à se faire à la ville. Magda avait toujours vécu dans une petite ville du Missouri entourées de ses frères et sœurs et Konogan, bien qu’il ait visité de moult pays, avec son père. On pouvait vite se retrouvé déstabilisés dans cette ville aussi grande que… Dangereuse.

D’un naturel plutôt neutre, Konogan ne s’entendait pas toujours sur le côté bénéfique de sa partenaire qui méprisait littéralement les démons et autres créatures qui penchaient du côté maléfique. Le sorcier partait du principe qu’il fallait toujours voir le tout d’un angle dénué d’apriori.  Besoin d’aide ? Il est là ! San Francisco regorgeait tellement de personnes dans le besoin qui ne pouvaient pas prétendre à un asile à cause de leur lignage. Il trouvait ça totalement stupide.

Malheureusement, ils n’eurent pas le temps de concevoir l’endroit que déjà les malheurs continuèrent à frapper le sorcier. Pas moins de deux mois après l’obtention de leur diplôme et de l’autorisation pour Konogan d’ouvrir une filiale américaine de l’entreprise de son père, ils durent faire face à une attaque de… Et bien d’on ne sait quoi lors d’un diner chez Magda. Des fanatiques ? Des gens qui seraient contre leur projet ? Où en avaient-ils entendu parler ? Comment ? Tant de questions que personne n’avait réussi à résoudre. On ne pouvait deviner le lignage des attaquants. RIEN.

« Konogan ? » voix dans le combiné qui le rappelait à l’ordre. Ce n’était pas le moment de penser à son deuxième deuil. Déni. Magda était décédée dans ses bras, une plaie béante à l’abdomen. Impossible. Encore. Comment expliquer à la police ce qu’ils venaient de vivre ? Il n’avait pu s’y résoudre, prétextant avoir aperçu un couteau.

Un couteau. L’idée était risible.

Il n’avait pas perdu de temps et était rentré en Norvège la semaine d’après. Voulant mettre le plus de kilomètres entre lui et cette ville. Fuite, encore.

« Comment vont tes… Petits protégés ? » tenta le paternel. Konogan retînt un soupir de contentement, malgré le fait que son père désapprouvait complètement son idée de refuge, il ne cessait de lui demander des nouvelles des gens qu’il abritait. Après tout… Ils étaient un peu tous là grâce à l’argent de la compagnie qu’ils dirigeaient plus ou moins à deux.

Le Salem’s Bones avait ouvert ses portes dans un quartier moyen de San Francisco il y a un an à peine. Petit pavillon en apparence modeste, mais qui possédait un nombre incalculable de chambres et d’étages. Trois pour être précis. Merci l’entreprise ! Konogan n’était revenu aux USA qu’il y a deux ans. Il avait passé les années précédentes à tout mettre en œuvre pour installer durablement l’établissement. Même si il était en Norvège ! Organiser l’entreprise pour avoir une source de revenu stable. Avoir les contacts nécessaires, corrompre les bons partis…

Car oui, jamais il n'était parvenu à oublier ce projet. Ça le hantait. Instinct de vengeance ?

« Ils vont très bien, merci. Toujours un pour foutre le bordel et clamer haut et fort qu’il faut assassiner les sœurs Halliwell mais je me démerde généralement bien pour les virer si il y a trop de grabuges. » il avait voulu garder son idée de base, avoir un environnement neutre. « Tu sais, généralement les personnes qui débarquent ici sont complètement perdues. Au pire, ils peuvent être légèrement provocateurs, ce sont des gamins. Mais ils ont besoin d’aide. » il marqua un temps de pause. « Je recherche toujours des bénévoles ou des personnes pour m’aider au sein de la structure. Autant trouver des réfugiés, alors là aucun problème vu le nombre d’ivrognes que je paye pour me les ramener, mais purée le reste… » il soupira bruyamment en se servant une tasse de café. « C’est invivable. Il me faudrait une équipe et puis tu sais.... »

Comme d’habitude, il avait tout fait pour ne pas parler de sa mère.

Rage:

Ironie. Donnez donc à un mec friand de bagarre un pouvoir qui se base justement sur le non-contrôle et la colère et voyez donc sa réaction. Drôle, n'est ce pas ? Lorsque ce pouvoir se manifeste chez Konogan, ce n'est pas vraiment beau à voir. Le sorcier ne l'utilise d'ailleurs qu'en cas de dernier recours, car il sait pertinemment de quoi il est capable. Ses yeux saphirs se voilent d'une teinte améthyste et son corps adopte une position bestiale. Gare à l'ennemi et à... L'allié potentiel qui pourrait se trouver sur son passage. Oui ! Il est préférable de s’éloigner quelle que soit la relation que vous entretenez avec lui ! Il pourrait vous blesser sans même s'en rendre compte. Incontrôlable. Véritable forteresse humaine, rares sont les attaques à pouvoir l'atteindre et sa chair devient bouclier. A quoi ressemble t-il ? Un lion ? Un ours ? Les paris sont lancés. Néanmoins, à l'instant même où Konogan reprend son état normal, une grande fatigue à la hauteur de ses efforts précédents le submerge.
Dans un accès de stress assez violent, le pouvoir peut malheureusement se déclencher tout seul.

Champ de force:

Une carapace. You should not pass ! Non, Konogan n'était pas Gandalf dans une autre vie. Néanmoins n'espérez pas pouvoirs lui asséner un quelconque coup physique si il utilise cette capacité, comme on dit dans le jargon... C'est mort ! Il lève les bras et ses yeux deviennent, comme d'habitude, légèrement violets pendant l'utilisation de ce pouvoir.

Irrigation:

Aider ; Soigner ; Prévenir les maux. Pouvoir qui semblerait risible selon certains, mais qui dans le cas de notre sorcier est bien pratique. (non, il ne touche pas d'argent à chaque fois que ce mot est énoncé ; vraiment.)
On ne va pas le cacher, du point de vue de Konogan, protéger les réfugiés qu'il abrite au Salem's Bones est primordial. Il y consacre depuis peu sa vie ! Même dans un état critique, il mettra toujours la vie de ses protégés au dessus de la sienne. D'un plissement de yeux (et du même éclat mauve) il sera capable de donner un bout de son énergie vitale à la personne souhaitée.
Mais ce n'est pas sans conséquences. En plus de la fatigue que ça lui affligera ; le brun pourra ressentir les blessures du soigné si il y en a, ou bien son état physique, pendant de longs instants.

Drainage:

Ton sang est le mien. Quoi de mieux que de voler son adversaire pour démarrer les hostilités ? Peu flatteur, ce pouvoir reste néanmoins une bonne solution pour Konogan lorsqu'il ne peut plus continuer à se battre car toutes ses batteries sont à plat. Ce don s'active exactement de la même manière que l'irrigation. Si bien qu'il peut également sentir les blessures de don adversaire si il y en a.